L’expatriation de Monsieur est enfin arrivée. Mais entre les derniers préparatifs pour cette nouvelle aventure, il y a aussi un défilé de stress et de frustrations, ainsi que quelques tensions conjugales, et le moral n’est pas au beau fixe.
Eh oui ! Détrompez-vous, sous couverture d’apparence parfois alléchante (le cliché soleil plage et cocotier), l’expatriation en couple n’est pas facile à gérer. Fréquemment, le confort de vie (souvent amélioré) ne suffit pas à commencer une nouvelle vie quand on n’a plus de repères. Rester sur place et poursuivre sa carrière ou suivre son conjoint à l’autre bout du monde, le point sur une tendance sociétale de plus en plus ancrée.
Car il s’agit bien d’un nouveau départ : logement, amis, travail. Tout est à recommencer à zéro et le couple peut parfois en pâtir. À l’appui, des chiffres significatifs révélés par une étude du Cabinet Settler International (filiale d’Europ Assistance) : près de 3 couples sur 5 ne survivent pas à l’expatriation.
La cause est simple : nombre de femmes d’expatriés avec une activité professionnelle dans leur pays d’origine deviennent soudainement femmes au foyer. Leur avenir professionnel dans le pays d’accueil n’est pas évident et dépend de leur capacité d’intégration, ainsi que de leur ténacité. Raison pour laquelle il est d’autant plus important pour l’expatrié de s’interroger sur les conséquences qu’engendrera le projet d’expatriation au sein du foyer.
Les entreprises le savent pertinemment : lorsqu’un homme est recruté pour une mission à l’étranger, il part rarement seul, et l’efficacité de son travail est aussi tributaire pour beaucoup, de ses conditions de vie sur place. À juste titre, certaines d’entre elles prennent en compte l’avis des femmes de leurs expatriés. Ceci s’avère être un moyen d’intégration à part entière au même titre que les structures d’accueil réservées aux expatriés.
Il est clair qu’aujourd’hui, l’ère n’est plus à la femme au foyer, et les femmes assument parfaitement des postes à responsabilités, en conciliant vie professionnelle et vie de famille. Alors en attendant de s’insérer dans la vie professionnelle locale (le temps d’acquérir les rudiments de la culture locale, de maîtriser la langue et de se créer un réseau), celles-ci peuvent consacrer du temps à des activités ou à des passions diverses (sport, art, mode, cuisine, bénévolat, etc.).
Il peut s’agir par exemple de développer un projet personnel, créer un site Internet ou un blog… S’entraîner pour un marathon ou faire de nouvelles études… S’investir dans les associations locales peut aussi être gratifiant et aider à développer des contacts.
Finalement, sans tomber non plus dans le communautarisme, qui n’aide pas à l’immersion dans la culture locale, en fréquentant d’autres femmes d’expatriés françaises, on peut s’enrichir de leur expérience personnelle et favoriser l’adaptation au pays d’accueil.
Dernier conseil : l’expatriation est une étape d’intégration qui peut être difficile. Ne négligez surtout pas la communication au sein du couple et épaulez-vous mutuellement.
Une femme expatriée dit
Vous avez bien raison ! Ce n’est pas évident de suivre son conjoint à l’étranger, mais comme dans tout : il y a des « pour » et des « contres ».
Je vous laisse ci-dessous un autre article intéressant sur la vie de couple et l’expatriation :
http://www.femmexpat.com/expatriation/vie-familiale/le-couple/quand-le-couple-vacille
Et merci pour l’info !
Florent dit
Ceci est tout à fait exact et cette difficulté n’est pas à prendre à la légère. Au brésil puis à NYC aux USA, j’ai vu de nombreux couple se séparer ou au contraire mieux se réunir, mais toujours avec des moments difficiles. Pour faciliter ces moments, j’avais à l’époque entendu parler d’un service intéressant pour les expat (www.myexpat.fr).
Ceci étant dit, même avec toute l’aide du monde, lorsque les difficultés sont là, mon expérience à montré que soit les couples se séparaient, soit ils en sortaient plus fort..
Alexandra dit
Tout à fait juste. Dans la peau d’une de ces femmes d’expat, j’ai moi même écrit quelques articles sur le sujet.
Alexandra
http://www.easy-malaisie.com
International Coaching Solutions dit
Merci pour cet article qui traite d’une problématique qui est souvent négligée pas les entreprises. L’expatriation peut exposer les femmes à de nombreux challenges qui requièrent une bonne préparation.
J’ai écris à ce sujet quelques articles :
http://international-coaching-solutions.com/category/expatriation
Sabine DAVID dit
Bonjour,
Je viens de lire votre article et tout ce que vous dites est vrai. Nous formons et accompagnons depuis maintenant 13 ans des conjoints de salariés de grandes entreprises nationales et internationales, et nous constatons par des retours sur le terrain combien cette journée de formation est importante pour sortir des clichés de l’expatriation et de prendre conscience aussi de l’impact que va avoir cette expatriation sur la vie professionnelle, personnelle et familiale avec bien sûr la relation de couple.
On dit souvent que l’échec d’une expatriation est dû à la non adaptation du conjoint, nous disons nous qu’elle est dûe à la non-préparation du conjoint au changement de vie majeur induit par un départ à l’étranger.
Vous retrouvez beaucoup d’articles sur notre site http://www.femmexpat.com qui permettront à vos lectrices d’approfondir leurs recherches sur l’expatriation.
Cordialement,
Sabine David
http://www.expatcommunication.com
http://www.femmexpat.com
Perben Armelle dit
« Près de 3 couples sur 5 ne survivent pas à l’expatriation », ça me paraît quand même beaucoup, même si j’ai effectivement vu lors de mes expatriations des couples se séparer.
Heureusement les entreprises commencent à prendre en compte la nécessité de l’intégration du conjoint et des enfants pour la réussite de l’expatriation, ce qui favorise le bien être au sein du couple. Une femme intégrée est une femme heureuse, et donc un couple heureux!
Evidemment l’intégration est parfois difficile, mais l’expatriation permet aux femmes, qui ont bien été accompagnées, de faire ce qu’elles n’ont jamais oser faire: essayer un nouveau travail, prendre des cours aux beaux arts, lancer une entreprise, fabriquer des bijoux,… (tellement de beaux exemples autour de nous).
Alors profitez-en!
Armelle Perben
http://www.absolutely-french.eu
edwige dit
Vous avez toute raison . Je suis moi même femme d’expatrié et je subis tout cela tel que vous l’avez présenté, mais ma question est : qu’est ce qu’il faut faire pour éviter que le pire arrive ?
Eléonore dit
Cet article est en effet un tres bon résumé;je pense également,que Meme en étant préparé,on est pas préparé à tout.
Pour moi qui suis en expat depuis presque deux ans maintenant,dans une ville et un pays,où il y a très peu d’expat,je me qualifie souvent de jongleuse.Je jongle avec la vie quotidienne,je jongle avec mari et enfants…une éternelle remise en question.J’ai appris à accepter et à ne pas culpabiliser quand j’ai des moments avec des « moins »..Je pleure un bon coup..j’appelle les copines/la famille restés au pays,je m’étale pas forcément sur mes états d’âmes,je prend simplement un peu de chaleur,de normalité,d’amitié et de tendresse,et ça repart.
L’expatriation est pour moi,au sein du couple,une vraie mise à nue.Tout est décuplé.Alors oui,dialogue,écoute,et prendre soin de soi..
ACS dit
Merci pour votre visite sur notre site et le partage d’expérience.
Nous vous souhaitons une bonne continuation,
L’Équipe d’ACS
André Ortais dit
Changer de ville est déjà une expérience où l’on reprend à zéro l’essentiel, changer de pays c’est ajouter une difficulté supplémentaire liée à la culture et souvent à la langue. Etre une femme expat qui travaille ou non c’est avoir un sacré mérite. Merci pour cet article qui rappelle que les femmes doivent encore lutter pour prendre une place qui leur revient de droit au même titre que les hommes.