Une expatriation réussie n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’une longue et rigoureuse préparation, notamment lors d’un départ en famille. Du déménagement à l’insertion culturelle et sociale en passant par la mise en œuvre des différentes démarches administratives, c’est un long chemin qui attend les futurs expatriés.
Se préparer en famille à l’expatriation et à l’intégration sociale et culturelle
Un projet d’expatriation bien mené ne peut se concevoir sans une prise en considération de la famille.
Celle-ci doit être préparée afin d’éviter tout risque d’échec dû à une mauvaise ou à une absence d’adaptation.
Pour éviter un choc culturel trop important, une certaine connaissance de la culture et de la particularité du mode de vie de la population du pays d’accueil est nécessaire avant de partir. Cela facilitera l’adaptation, la compréhension et la faculté à nouer des relations avec le nouvel entourage. Une formation linguistique et interculturelle peut d’ailleurs se révéler enrichissante en vue d’une telle préparation.
En règle générale, lors d’un départ en famille, il convient de :
- visiter ensemble le pays d’accueil et prendre connaissance des éléments pratiques de la vie quotidienne comme le coût de la vie, le prix moyen des loyers, les bons plans pour trouver un logement adapté à la famille, le climat, la culture, etc.
- voir de quelle manière le conjoint pourra rester actif, si tel est son désir, et dans quel secteur il devra prospecter
- réfléchir à la question du déménagement
- envisager l’intégration dans une communauté locale d’expatriés
- se renseigner sur les infrastructures médicales et éducatives disponibles sur place
Vérifier tous les points relatifs au futur travail
Du point de vue professionnel, il importe de veiller à s’assurer que le poste obtenu soit conforme à ses attentes. Il faut prendre le temps de lire attentivement son contrat de travail et ne pas hésiter à demander éventuellement des éclaircissements sur tous les éléments qui semblent flous ainsi que sur son rôle et les objectifs de son poste, les différentes clauses, la notion de hiérarchie, les frais pris en charge et ceux qui ne le sont pas, le mode de rémunération proposé, les termes relatifs à sa retraite et à sa protection sociale.
Il est également nécessaire de s’informer sur son employeur et sur le secteur d’activité dans lequel il se positionne. Dans le cas où il s’agit d’un employeur étranger, il faudra penser à prendre connaissance du droit du travail auquel vous serez soumis et s’assurer de la pérennité de l’activité ciblée.
Enfin, il est important de se renseigner sur sa situation fiscale et sur le régime d’imposition, sans oublier que le statut fiscal peut changer selon que vous partiez en expatriation ou en détachement.
Prévoir les démarches administratives
De nombreuses démarches administratives devront être mises en œuvre avant de partir. Le plus simple est d’en établir une liste de vérification afin de ne pas en oublier. Il faudra notamment penser à formuler une demande de visa, s’occuper de l’obtention d’un passeport, vérifier la validité de tous les papiers d’identité et se renseigner sur la possible utilisation de son permis de conduire dans le pays d’expatriation.
D’autres démarches ne sont pas à négliger comme s’inscrire au registre des Français établis à l’étranger, régler sa situation bancaire et les éléments relatifs à la sécurité sociale, résilier certains contrats comme l’EDF, en modifier d’autres (assurances), préparer le déménagement, changer d’adresse, mettre à jour les vaccins et se soumettre à un bilan santé. De plus, lors d’un départ en famille, il est important de connaître, à l’avance, les formalités relatives à la scolarité des enfants.
D’autres informations utiles sont disponibles sur le site de La Maison des Français de l’Étranger qui constitue un portail de référence pour parfaire la préparation à l’expatriation.
Préparer son retour
Bien préparer son expatriation, c’est aussi prévoir son retour. Pour cela, il est utile de rester constamment en contact avec ses proches, ses anciens collaborateurs et se tenir informé de l’évolution de son milieu professionnel. Il est important de se remettre régulièrement en question et de réfléchir sur la façon d’optimiser ses expériences acquises afin de pouvoir les utiliser au retour, dans un autre contexte.
Quelques mots de conclusion
L’expatriation est un projet de vie. Sa réussite se traduit par l’atteinte de l’objectif professionnel mais également par l’épanouissement personnel de chaque membre de la famille. C’est pour cette raison que sa préparation constitue un élément clé qui permet de la transformer en une merveilleuse aventure.
GRENON-ANDRIEU Olivier dit
Les questions soulevées ici sont déterminantes d’une expatriation réussie. La question de la protection sociale est prioritaire et souvent non perçue comme telle par les foyers qui s’expatrient jusqu’au moment où survient un sinistre plus ou moins grave qui affecte la famille. Or, depuis plusieurs années le panorama des contrats expatriés a bien changé. En 1990, 55% des expatriés étaient salariés d’entreprise française et bénéficiaient du « package expatriés » qui intègre la totalité des avantages sociaux français. Aujourd’hui ils ne sont que 30% dans cette situation. Il y a donc de plus en plus de Français qui partent en contrat local et qui de ce fait souffrent d’une protection sociale non adaptée. Or les solutions existent et sont faciles d’accès dès lors qu’elles ont été analysées par un professionnel et que les besoins de la famille ont été évalués avec justesse.
Le second point est l’aspect fiscal de l’expatriation qui recouvre aussi bien le départ de France que le retour car retour il y aura. La vie du patrimoine et la multitude de textes spécifiques aux non-résidents sont d’une telle complexité que la construction patrimoniale requiert l’intervention d’un professionnel reconnu. Or ils sont extrêmement peu nombreux à afficher un savoir faire dans ce domaine. Si nous rajoutons l’instabilité fiscale des deux dernières années avec cinq lois de finance rectificatives (dont la dernière qui impacte directement les non-résidents sur les prélèvements sociaux), il est à notre sens « suicidaire » de vouloir établir seul une stratégie sans avoir une pleine connaissance des enjeux franco-français qui sont également impactés par la pratique des Conventions Fiscales internationales qui impactent à leur tour les revenus et plus-values des non-résidents.