Très fréquent chez les enfants de 3 à 12 ans ainsi que chez les femmes, le mal des transports se traduit souvent par des maux de tête, des vertiges, des nausées, des sueurs froides et des vomissements. D’où viennent ces troubles et comment y mettre fin ?
Pourquoi souffre-t-on du mal des transports ?
Pour se situer dans l’espace, l’être humain utilise trois sources d’informations principales provenant :
- des yeux : grâce à la vision de la ligne d’horizon qui indique le positionnement du crâne dans l’espace
- de l’oreille interne : elle perçoit le mouvement de l’organisme par le biais de « petites billes » (les otolithes) qui roulent en fonction des déplacements de la tête
- des muscles : les récepteurs qui les sillonnent apportent une perception du corps dans l’espace
Ces flux informatifs sont transmis au cerveau qui les utilise pour déterminer la position du corps par rapport à l’espace. Si elles paraissent contradictoires, l’organisme n’est plus en mesure d’apporter un jugement clair sur la réalité. C’est donc l’apport d’informations incohérentes et contradictoires que le cerveau ne peut déchiffrer et utiliser qui occasionne le mal des transports, également appelé cinétose ou cinépathie.
Voici un exemple illustrant les causes du mal du transport : imaginons que vous vous trouviez dans une voiture qui roule et que vous lisiez un livre. Vos muscles sentent que vous êtes immobile sur votre siège. Vos yeux parcourent le livre qui est également immobile mais ils captent également, en périphérie de leur champ de vison, le paysage qui défile autour de vous. Par ailleurs, votre oreille interne détecte que vous êtes en mouvement à cause des décélérations, des accélérations, des balancements et des virages. De ce fait, ces informations contradictoires parviennent au cerveau qui ne peut les interpréter et qui déclenche alors des symptômes (sensation de malaise, mal de tête, pâleur, vertige, nausée) formant le mal des transports.
Le mal de mer
Comme toute cinétose, le mal de mer est engendré par la discordance entre les différentes informations perçues par votre organisme, notamment entre ce que votre œil voit et ce que votre centre d’équilibre transmet à votre cerveau. Il touche environ 25 % à 35 % des individus qui voyagent en bateau. Les symptômes sont identiques à ceux des autres maux de transport comme une forte envie de vomir, des élancements au niveau des oreilles ou de la tête et les yeux qui piquent. Ce malaise disparaît généralement après deux ou trois jours.
Ci-dessous, quelques précautions pour combattre le mal de mer :
- Ne cédez pas à la panique et essayez de garder votre calme. En effet, l’inquiétude est un terrain propice au mal des transports.
- Dormez aussi bien que possible la veille de votre départ et mangez légèrement, tout en évitant le tabac et l’alcool. N’attendez pas d’avoir faim ou soif pour aller grignoter ou boire quelque chose, car l’hypoglycémie et la déshydratation engendrent des vertiges, porte d’entrée vers le mal de mer.
- Habillez-vous en fonction de la météo pour ne pas souffrir de la chaleur ou du froid. Pensez à prendre un lainage supplémentaire pour parer au vent froid du large.
- Pendant le voyage, installez-vous dans un endroit bien ventilé et au milieu du bateau pour profiter de la stabilité maximale. Ne montez pas au sommet du navire, car les amplitudes de mouvement y sont plus ressenties. Fuyez les cales à cause de l’odeur de mazout et du confinement. Évitez de suivre le sillage du navire ou ses mouvements et toutes les activités qui sollicitent vos yeux comme la lecture ou les jeux vidéo.
- Si vous devez manger durant la traversée, préférez les féculents et évitez la graisse. Pour la boisson, optez pour un soda au cola. Servez-le plusieurs minutes avant de le boire pour laisser s’évaporer un maximum de gaz.
- Si vous ressentez les premiers signes de malaise, montez prendre l’air sur le pont et fixez votre attention sur l’horizon ou la côte. Choisissez une chaise longue et tournez-vous dans le sens de la marche du bateau. La tête bien calée dans un oreiller, votre vue se resynchronisera rapidement avec votre équilibre et les sensations de malaise disparaîtront peu à peu.
Le mal de l’air
Ce mal des transports touche entre 0,5 % et 10 % des individus sur les vols longs et moyens courriers. La moitié des élèves pilotes y sont sensibles pendant leur formation. C’est la pressurisation de la cabine qui en est la cause principale. En effet, la pression de l’air dans l’avion est inférieure à celle au sol et l’air y est également plus sec.
Le stress constitue aussi un facteur important dans le déclenchement du mal de l’air dont les principaux symptômes sont des ballonnements, des maux de tête, des nausées, des sensations de lourdeur dans les jambes, des troubles auditifs et une sécheresse oculaire.
Voici divers conseils pour s’en protéger :
- Évitez d’être fatigué avant le voyage en essayant de bien dormir la nuit précédant le départ.
- Mangez léger, en privilégiant les aliments sains et simples comme le fromage et le pain tout en évitant le chou, les légumes secs et le lait. Bannissez les excitants tels que l’alcool, le café, le tabac ou les boissons gazeuses.
- Réservez une place située au centre de l’avion. C’est à proximité des ailes que les turbulences sont les moins fortes.
- Pendant un long vol, levez-vous fréquemment et faites quelques pas pour ne pas vous engourdir.
- Prévoyez de petites gouttes pour les yeux si vous êtes sujets à des sécheresses oculaires.
- Au décollage et à l’atterrissage, mâchez un chewing-gum ou sucez un bonbon, le fait d’avaler permet d’atténuer la pression au niveau de l’oreille interne.
- Il est recommandé de boire 1 litre d’eau toutes les 4 heures de vol afin de réhydrater votre organisme et d’optimiser votre circulation sanguine.
Être malade en voiture ou en train
Lorsque vous voyagez sur la terre avec la voiture ou le train, ce sont surtout les oscillations dues aux routes sinueuses, aux accélérations et décélérations brutales qui engendrent la cinépathie. Le phénomène est moins amplifié lors des voyages en train puisqu’il ne touche que 1 % à 4 % des passagers. Cela s’explique par le fait que ce sont les roulis et les mouvements transversaux qui affectent l’organisme en créant le mal des transports.
Petits trucs pour l’éviter en voiture :
- Ne prenez pas un repas trop copieux avant le départ et bannissez l’alcool. Boire une infusion de gingembre 3 à 4 heures avant de partir est idéal.
- Pendant le trajet, évitez de lire ou de suivre un objet en mouvement. Au contraire, fixez votre regard sur l’horizon à travers la fenêtre tout en posant votre tête contre le dossier de votre siège. Buvez également beaucoup d’eau et ouvrez légèrement une fenêtre pour vous aérer.
- Si c’est possible, demandez au chauffeur de conduire à vitesse constante afin de réduire au maximum les accélérations, les décélérations et les mouvements brusques de la voiture. Vous pouvez également prendre le volant si vous avez le permis de conduire. Le fait de vous concentrer sur la conduite dissipera rapidement les sensations de malaise. À défaut, mettez-vous à l’avant à côté du conducteur pour pouvoir regarder la route à travers le pare-brise. Essayez de vous installer le plus confortablement possible.
- Prévoyez des pauses fréquentes pour vous aérer, faire des exercices et vous dégourdir les jambes. Ne mangez surtout pas dans la voiture, car l’odeur des aliments risque de provoquer des nausées.
Si vous prenez le train :
- Installez-vous dans le sens de la marche. Choisissez un emplacement au centre de la rame et loin des fenêtres pour éviter d’être tenté de regarder le paysage qui défile.
- Bannissez toute simulation visuelle comme la lecture ou les jeux vidéo et essayez de garder les yeux fermés le plus possible.
- Évitez les zones fumeurs et ne fumez pas pendant le trajet.
- Ne partez pas le ventre vide et buvez sucré au cours du voyage, notamment du jus de fruits ou des boissons gazeuses ouvertes à l’avance pour permettre à la majorité du gaz de se dissiper.
Gérer le mal des transports des enfants
Les enfants sont les principales victimes du mal des transports, surtout entre 3 et 12 ans. Pour lutter contre la cinétose qui peut affaiblir votre enfant, vous pouvez prendre quelques précautions :
- Faites-lui passer une bonne nuit en lui demandant de se coucher tôt et en le réveillant seulement après que tous les préparatifs soient bouclés, afin de limiter son stress et son excitation.
- Donnez-lui un repas assez copieux comme le petit déjeuner à l’anglaise, avec des fruits et des yaourts. Le café au lait est à proscrire car il est difficile à digérer.
- Si vous savez qu’il est sujet au mal des transports, donnez-lui un antihistaminique une heure avant le départ.
- Organisez des activités pour capter son attention durant le trajet. Chansons, jeux, devinettes ou exploration des lieux historiques pendant les haltes constituent de bons dérivatifs.
En cas de trajet en voiture
- Les jeux vidéo et la lecture sont à bannir durant tout le trajet.
- Mettez de la musique douce, avec un niveau sonore faible.
- Faites des pauses de façon régulière, normalement toutes les 2 heures. Cela lui permettra de prendre l’air et de se dégourdir les jambes en même temps.
- Choisissez l’autoroute où vous pouvez conduire à une vitesse quasi constante. Adoptez une conduite calme afin d’éviter les accélérations et les décélérations brusques.
- Rafraîchissez l’habitacle en ouvrant légèrement les fenêtres pour renouveler l’air.
- Mettez votre enfant dans une position qui lui évite au maximum les mouvements. Si vous emmenez un bébé, allongez-le dans une nacelle pour l’aider à s’endormir plus facilement.
- Si malgré ces précautions, l’enfant a des malaises, demandez-lui de regarder par la fenêtre et de respirer profondément. Arrêtez-vous à l’aire de stationnement le plus proche pour lui permettre de prendre l’air.
- Gardez toujours un sac jetable dans la voiture au cas où votre enfant vomirait. Il existe sur le marché des modèles qui comportent un tampon absorbant capable de transformer les régurgitations malodorantes en gel non odorant. N’oubliez pas le bicarbonate de soude qui facilite le nettoyage et élimine les odeurs.
- Parmi les recettes de grand-mère qui peuvent marcher, vous pouvez tenter le bout de sparadrap collé sur le nombril, le citron à renifler ou la branche de persil attachée autour du cou, la pensée magique de votre enfant fera le reste …
Le mal des transports constitue un gène qu’il vaut mieux anticiper en adoptant les bonnes attitudes. De nombreuses techniques permettent de prévenir l’arrivée des signes de malaise et rendent ainsi le voyage bien plus agréable. Et vous, avez-vous d’autres astuces qui vous semblent efficaces pour combattre le mal des transports ?
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