Chez ACS, nous aimons les projets originaux qui nous font voyager à travers le monde. Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir « CAP 10.000 Japon » le projet incroyable d’Aala du site Un Gaijin au Japon, qui part traverser le pays du Soleil-Levant à pied !
Une petite présentation ?
Je m’appelle Aala, j’ai 32 ans, je suis français d’origine tunisienne. Je suis né à Lyon, j’ai grandi en Tunisie puis j’ai fait mes études en France. J’ai ainsi eu l’occasion de vivre entre deux cultures depuis ma plus tendre enfance.
En 2009, à la fin de mes études et après avoir travaillé, j’ai décidé de partir faire un tour du monde qui devait initialement durer un an et me mener dans différents pays, notamment en utilisant des Permis Vacances Travail (au Canada et en Australie).
Sauf qu’au fur et à mesure de mon voyage et de mes découvertes j’ai pris goût à vivre à l’étranger. De fil en aiguille, sans que cela ne soit prévu, je me suis retrouvé à vivre au Japon, et ce depuis le mois de mai 2011.
Comment est venue l’idée de traverser le Japon à pied ?
Tout remonte à ma période de PVT Canada, en 2010/2011. A ce moment-là, à la base, je devais rentrer en France après l’expiration de mon visa. Mais je n’avais pas envie de mettre un terme à cette aventure qu’est le voyage. Mon employeur canadien me proposait de m’embaucher définitivement et de me sponsoriser pour un visa, mais, malgré que j’ai adoré vivre au Canada, j’avais encore envie de voyager.
Ayant déjà réalisé un PVT en Australie et donc un PVT au Canada, je me suis dit que j’allais tenter l’expérience dans un autre pays et j’ai regardé la liste de ceux qui les proposaient pour les Français. Et c’est là que je me suis décidé à aller au Japon, pays que je ne connaissais pas, dont je ne connaissais pas la langue et encore moins la culture. Je n’avais pas d’attrait particulier pour cette contrée si ce n’est cette envie d’y voyager. Je me suis alors dit que ce serait une bonne expérience que d’aller dans un pays où je ne connaissais personne et où tout est différent.
Une fois sur place, rapidement et malgré le fait que le tremblement de terre de 2011 avait fait des dégâts, je me suis installé et j’ai construit une nouvelle vie. Et puis, dès octobre 2011 j’ai commencé à me questionner sur mon voyage, sur ce que je voulais faire d’ici à la fin de mon PVT Japon prévue en mai 2012.
Et, c’est là, sur Facebook, que j’ai entendu parler de Jean Béliveau, ce Québécois qui venait de terminer un tour du monde à pied de 11 ans ! Moi qui adore marcher, je me suis dit que ce serait une belle aventure que de partir sur une longue période dans ce type de voyage. Ni une ni deux, l’idée à germée dans ma tête et je me suis dit que j’allais me lancer dans un tour du Japon à pied, pays que je commençais à peine à découvrir et qui m’intriguait de plus en plus.
Après mon PVT Japon, je suis revenu au pays du Soleil-Levant avec un visa étudiant et comme objectif d’apprendre la langue locale pour me préparer au mieux pour mon défi.
Un programme en tête ?
Oui, pour les grandes lignes.
J’ai décidé d’appeler ce projet CAP 10.000 JAPON avec pour but de marcher 10.000 km à travers les 47 préfectures du Japon, de rencontrer 10.000 Japonais, de prendre 10.000 photos et de filmer 10.000 secondes de vidéos avec pour but de montrer 10.000 facettes du Japon !
Un sacré programme mais qui me motive au quotidien.
Je vais commencer ma marche le 1er juin depuis Cap Soya, qui est le point le plus au nord du Japon, redescendre jusqu’à Hateruma, le point le plus au sud de l’archipel, en passant par la côte ouest, celle de la mer du Japon. Ensuite, je vais remonter jusqu’au Cap Soya en passant par la côte est, celle de l’Océan Pacifique.
Ce périple devrait me prendre, au bas mot, 18 mois à raison de 20 km par jour plus quelques pauses pour me relaxer dans les villes. Il se fera uniquement à pied, sauf entre les îles où je vais privilégier le bateau pour aller de côte en côte.
Aviez-vous déjà voyagé à pied auparavant ?
Oui, lorsque j’ai décidé de me lancer dans cette aventure j’ai fait quelques marches d’entraînement. J’ai marché de Tokyo jusqu’au Mont Fuji (170 km) ou bien encore de Tokyo jusqu’à Nikko (157 km), mais aussi de Tokyo jusqu’à Fukushima (300 km).
Ce fut de belles expériences qui m’ont encore plus motivé dans mon envie de réaliser le tour du Japon à pied.
Pourquoi le Japon ?
Très bonne question qui revient régulièrement. Il se trouve que j’étais sur place quand l’idée d’un voyage à pied m’est venue à l’esprit. Et puis depuis mon arrivée en mai 2011, alors que je ne parlais pas la langue, je m’étais rendu compte que je passais à côté d’énormément de choses dans ce pays, qu’il était différent mais pas si différent que ça. Qu’il était proche et éloigné de nous culturellement, mais surtout qu’il était intrigant et intéressant.
Le projet a-t-il été facile à concrétiser ?
Clairement la réponse sera NON ! Régulièrement j’ai des personnes qui me parlent de ce projet en me donnant l’impression qu’ils pensent que c’est facile, qu’il suffit de partir et de marcher et puis c’est tout. Mais non parce qu’il faut déjà avoir une bonne condition physique, ce qui est primordial. On ne marche pas tous les jours 20 km en moyenne comme ça.
Mais aussi parce qu’il faut un minimum de préparations. Même si le Japon est un pays sûr, où le danger est rare, il y a des obstacles dont il faut prendre compte et certains d’entre eux je les ai vus durant mes marches d’entrainements. Par exemple, au nord du Japon, mais aussi dans la partie centrale, il y a des ours, ce qui peut représenter un danger pour le marcheur. C’est un point que l’on peut connaitre sans avoir une grande préparation, juste en consultant quelques cartes.
Mais en tant que marcheur, ce que je trouve le plus dur au Japon ce sont les tunnels ! Il faut bien se préparer, étudier son itinéraire point par point pour éviter au maximum ces tunnels qui parfois peuvent faire plusieurs kilomètres. Et je peux vous dire que ce n’est pas agréable de marcher dans un tunnel, parfois pas éclairé, sans trottoir et avec des véhicules qui vont à vive allure.
Outre ces aspects-là, il m’a fallu anticiper les Typhons, l’humidité de l’été et les neiges fortes de l’hiver au nord du pays. D’où le fait que je commence ma marche au nord en été pour la finir en automne dans la même région.
Je me prépare, petit à petit, depuis 2011 / 2012 en étudiant les tracés, en marchant un maximum, en anticipant les aléas qui pourraient survenir à tout moment, en lisant des ouvrages d’autres marcheurs, en apprenant le japonais …
Préparer ce genre de marche, pour qu’elle soit réussie, c’est énormément de travail. J’aurais pu partir sans tous ces préparatifs, mais l’expérience n’aurait pas été la même et j’aurais pu rencontrer des problèmes sans y être préparé.
Et puis, il y a aussi les aléas de la vie. Initialement, ce tour du Japon devait commencer le 12 janvier 2015. Mais, le 2 novembre 2014, je me suis rompu le ligament croisé antérieur du genou droit ! Rééducation, opération, rééducation …. Il m’a fallu retarder le projet mais ne pas l’abandonner.
Quelques appréhensions avant de partir ?
Toujours ! Même si je me prépare depuis un certain temps, il y a toujours des choses qui font un peu douter. On se demande comment vont se passer les premiers pas, les premières rencontres, si on ne va pas tomber devant des situations qui seront vraiment difficiles …. Et puis il y a ces tunnels, qui sont ma véritable hantise, disons-le clairement. Je ne m’y ferais jamais.
Mais je sais qu’une fois lancé, que la machine sera en route, même si ça va être long et parfois pénible, que je risque de me détester pour m’être lancé dans cette aventure, je vais vouloir aller au bout et je ne vais pas abandonner. Parce que c’est un objectif, un rêve et un accomplissement. J’adore marcher et je veux en profiter au maximum. J’ai la chance d’avoir des jambes en bonne santé, malgré ma grave blessure au genou, et je veux en profiter.
Aala va de partager au maximum sa marche au travers de son blog « Un Gaijin au Japon » mais aussi au travers des réseaux sociaux Twitter, Facebook, Youtube, Instagram, Google Plus et Snapchat.
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