Les Français qui reviennent en France après une période assez longue d’expatriation n’ont pas tous la chance d’être heureux. En effet, le retour est parfois difficile et peut constituer un véritable « choc culturel inversé ».
La réinsertion sociale
Revenir en France implique la mise en œuvre d’un certain nombre de formalités administratives. Pour les familles, ces démarches vont permettre de mieux appréhender le problème de logement, la réinsertion des enfants dans le système scolaire ou les dispositifs relatifs à la fiscalité.
Le logement est un point à traiter en priorité afin de faciliter l’inscription des enfants à l’école, le transfert du courrier, mais également pour dissiper, progressivement, tout sentiment de déracinement. Celui-ci est très important pour les enfants, plus vulnérables et qui ne sont pas toujours d’accord avec ce retour. Ils doivent s’habituer à un environnement scolaire totalement nouveau et, parfois, à un climat différent.
Sur le plan social, amical ou même familial, la situation d’expatriation peut causer des problèmes relationnels, surtout si l’un des conjoints est étranger.
La gestion de sa carrière professionnelle
Quel que soit le motif de départ et de retour, retrouver une vie professionnelle équilibrée relève parfois du parcours du combattant. De nombreux expatriés français tombent des nues une fois rentrés au pays, car il leur est parfois difficile de « recontextualiser » leurs expériences acquises tout au long de la durée du séjour à l’étranger.
En effet, les compétences qu’ils ont réussi à développer ne correspondent parfois plus aux besoins de leur entreprise d’origine ou aux besoins du marché français du travail. Cette réadaptation à un nouvel environnement professionnel est rendue plus complexe encore par les changements permanents du contexte économique et social dans lequel ils doivent trouver leur place.
Pour combler ce fossé et bien préparer le retour, il convient de rester, autant que possible, régulièrement en contact avec son entreprise, ses collègues ou des professionnels œuvrant dans le même secteur d’activité. Cela permet de s’informer en permanence sur les évolutions auxquelles il faudra, par la suite, s’adapter. Avant même d’envisager de revenir, il est conseillé de consacrer un peu de temps pour étudier les opportunités susceptibles de correspondre à son profil et à ses perspectives d’évolution.
En conclusion
Il est clair que s’adapter au retour en France après une expatriation de longue durée est loin d’être une évidence. Pour franchir cette étape, le soutien de la famille et des proches est très important. S’il ne suffit pas, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide ou à se faire accompagner, car réapprendre à vivre dans son pays natal et surpasser les sentiments de frustration, de manque de reconnaissance ou d’incompréhension est un vrai challenge.
Philippe dit
Pour info une recherche est actuellement en cours sur l’impact psychologique du retour d’expatriation et vous pouvez y participer si vous êtes dans cette situation en répondant aux questions sur :
https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?formkey=dGNLNnJkMWFkRjNXWXZLNXo2SzNYU2c6MQ#gid=0
GRENON-ANDRIEU Olivier dit
La réinsertion sociale de tous les membres de la famille y compris les enfants et l’époux/l’épouse est une difficulté non négligeable.
La gestion de la carrière professionnelle l’est tout autant eu égard au décalage que l’expatriation engendre par rapport aux méthodes de travail en France.
Le retour en France « patrimonial » est souvent négligé a fortiori si la durée d’expatriation a été très longue car il y a une décorrélation totale de l’environnement juridique et fiscal français.
Il ne faut surtout pas le négliger sous peine de s’exposer à de réels désagréments voire des rappels fiscaux dès lors que les obligations déclaratives au titre des comptes et placements détenus à l’étranger et aux revenus de source étrangère à déclarer en France.
Enfin les méandres des dispositions civiles internationales notamment en matière de régimes matrimoniaux pour les couples mariés sans contrat depuis 1992 comme l’application des conventions internationales nécessitent un accompagnement que peu d’établissements sont en mesure de réaliser eu égard à la complexité de la matière.
Julien dit
Merci pour ce post. Ayant vécu cette situation, je confirme que ce n’est pas toujours facile de revenir au pays et qu’il faut s’y préparer.
Pour ceux qui sont concernés par ce sujet, voici un autre article que j’ai trouvé sur Le Monde et qui me parait fort intéressant : http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/30/impatries-l-amere-patrie_1797400_3224.html