S’expatrier, c’est vivre une expérience où vous êtes confronté à une culture, un environnement et un mode de vie différents de ceux de votre pays d’origine. Selon la théorie lancée par Black et Mendenhall en 1990 et intitulée « U-curve adjustement theory », l’expatrié passe par quatre phases distinctes pendant son séjour à l’étranger.
La durée de chaque période dépend essentiellement de la personne et de ses facultés à s’adapter à sa nouvelle situation. Lumière sur les différentes phases d’une expatriation.
La phase « lune de miel » ou « spectateur »
Cette première étape est placée sous le signe de la découverte et de l’émerveillement, d’où son nom. L’expatrié n’est que superficiellement en contact avec la culture du pays d’accueil. Il voit uniquement les différents aspects positifs de sa migration. En effet, sa destination se dévoile petit à petit, ce qui laisse de la place à l’imagination et au rêve. Mais au fur et à mesure que le temps passe, la réalité s’impose et devient moins idyllique.
La phase de crise dans l’expatriation
Cette étape est également appelée « choc culturel ». Il s’agit d’un sentiment créé par l’anxiété et la désorientation d’un individu plongé dans un environnement différent de celui de ses origines. Outre le fait de devoir s’adapter à un nouveau travail, l’expatrié se rend compte du contraste entre la culture de son pays et celle de sa contrée de destination. Cela génère chez lui un doute quant à ses capacités d’adaptation, ce qui lui fait adopter une certaine attitude négative. Même des problèmes mineurs peuvent devenir des sources d’agacement et de frustration. L’humeur de la personne s’en ressent et sa sociabilité en est affectée, ce qui peut créer un cercle vicieux.
La phase d’adaptation et de réglage
L’expatrié arrive par la suite dans une phase d’adaptation. Il essaie de déchiffrer les comportements et attitudes du pays étranger afin de chercher à se les approprier à son tour. Concrètement, il s’agit d’une période d’acculturation où l’individu commence à accepter les changements apportés par l’expatriation dans sa vie. Il modifie ses comportements à mesure qu’il comprend la culture de son pays d’accueil. Sans aller jusqu’à renier sa culture d’origine, l’expatrié s’ouvre sur celle de sa destination et s’efforce de vivre de la même manière que les habitants.
La phase de « maitrise » ou de « maturité »
Après une période plus ou moins longue d’adaptation, l’expatrié s’est acclimaté à sa vie dans son nouvel environnement. De plus, son intégration dans le monde professionnel lui permet d’adopter une attitude positive face à son entourage. Il essaie de tirer les points positifs de son expérience et s’ouvre de plus en plus à l’extérieur. Il se sent à l’aise et, ayant davantage confiance en lui et en ses capacités, n’hésite pas à s’imprégner de la culture locale.
Cette étude, réalisée par l’Université de Berkeley (page en anglais) fait ressortir que ces différentes phases de l’expatriation constituent des cycles. Il est donc possible qu’aussitôt rentré chez vous après une longue période d’absence, vous ressentiez également ces sensations. On appelle cela le choc culturel inverse.
Sur le plan professionnel, le soutien des collègues et de la hiérarchie réduit le temps d’adaptation. Une bonne préparation pour le nouveau poste ainsi que la définition du rôle de l’expatrié constituent des signaux forts qui favorisent son acclimatation. Enfin, il faut souligner que la sensibilité culturelle d’une personne ainsi que sa capacité à s’automotiver représentent des points clés qui facilitent son intégration dans son nouveau pays.
Vous souhaitez partager votre expérience et apporter des conseils pour mieux vivre ces différentes phases de l’expatriation ? Nous vous invitons à laisser votre commentaire au bas de cet article.
Une future expatriée dit
Mon mari a trouvé un poste d’expat à Madagascar. Nous avons deux petites filles de 5 ans et de 11 ans. Pour mieux préparer notre départ, nous avons passé une semaine dans la grande île au mois d’août. Bien que nous soyons très enthousiastes pour revenir, je suis déjà un peu angoissée à l’idée de devoir m’adapter à cette nouvelle vie. Je pense que l’adaptation est différente d’une personne à l’autre et j’ai besoin de savoir si vous avez des conseils particuliers à donner aux femmes d’expatrié pour justement mieux vivre la phase d’adaptation ?
ACS dit
En effet, l’adaptation d’une femme d’expatrié à un nouveau pays et à une nouvelle culture n’est pas toujours évidente. Les articles ci-dessous vous donneront quelques pistes :
Le site FemmeExpat.com est aussi une excellente source d’informations et de conseils. En plus, vous y trouverez un forum où vous pouvez discuter avec d’autres femmes qui sont dans votre cas ou qui l’ont déjà vécu.
Nous vous souhaitons bon courage dans votre future expatriation !
Marie Makdessi dit
Bonjour je trouve que dans l’expatriation il y a une sorte de combat pour garder son identité d’origine et de deuils qui sont présents dans tout le parcours d’expatriation et A toutes les étapes. Par exemple mon dernier deuil c’était lorsqu’on m’a félicité pour me dire que je n’ai presque plus d’accent au bout de 14 ans d’immigration. C’était une déception et un choc de perdre mon accent qui pour moi fait partie de mon identité d’origine.
Pour moi les étapes que vous décrivez ne sont pas linéaires dans un parcours d’immigration mais un immigré peut vivre une étape de choc même après une adaptation réussie. Par exemple mon plus grand choc culturel je l’ai vécu après une adaptation presque parfaite au pays. Le jour où j’ai réalisé que je suis considérée à l’école de ma fille comme mère immigré alors que je suis naturalisée de la nationalité du pays. En plus je dois apprendre les codes d’éducation des parents du pays alors que je me bat pour lui transmettre ma culture et ma langue j’ai trouvé que nous les immigrés nous sommes considéré intégrés par notre degré d’adaptation au pays d’accueil et pas par notre degré de transmission de nos valeurs et coutumes d’origine.