Le Conjoint de l’Expatrié
Partir à la rencontre d’un nouveau pays, d’une nouvelle culture, d’un quotidien différent… L’expatriation est un choix de vie qui en fait rêver certains. Mais qu’en est-il lorsqu’elle se fait en couple, à l’initiative d’un seul ? Car suivre son partenaire à l’étranger est une décision importante qui affecte la vie et aussi souvent la carrière du conjoint « suiveur ».
En effet, vous avez une opportunité professionnelle à l’étranger et c’est une occasion à saisir. Mais pour votre conjoint, vous suivre, c’est sauter dans le vide. Le conjoint de l’expatrié est dans l’obligation de quitter son travail, parfois épanouissant, sans savoir si de nouvelles opportunités professionnelles se présenteront dans son pays d’accueil. En effet, les permis de travail, la langue et la reconnaissance des compétences professionnelles peuvent s’avérer des barrières infranchissables.
Vous l’aurez compris, suivre son conjoint en expatriation est parfois synonyme de nombreuses concessions. Peut-être faudra-t-il accepter un salaire plus bas ou encore être prêt à perdre un statut hiérarchique. À tout cela vient s’ajouter le choc culturel, la barrière de la langue et l’éloignement de la famille et des amis qui peuvent créer une sensation d’isolement plus prononcé chez le conjoint « suiveur ».
Comment bien préparer son expatriation ?
De manière générale, ce sont souvent les femmes qui suivent leur conjoint à l’étranger. En effet, la part d’hommes qui suivent leur conjointe dans l’aventure de l’expatriation reste minime par rapport à celle des femmes qui suivent leur conjoint. Mais, peu importe qui suit l’autre… l’expatriation est une aventure qui ne s’improvise pas : c’est un projet qui doit être bien préparé. Et c’est sûrement encore plus le cas si vous êtes dans la situation du conjoint qui suit son partenaire à l’étranger.
Pour le conjoint d’expatrié, le véritable défi sera de devenir acteur de son expatriation. Attention à ne pas subir la situation ! Prenez les devants, agissez et faites en sorte de tirer profit de cette aventure internationale. Visa, logement, assurance expatrié, fiscalité… Renseignez-vous bien sur les modalités en vigueur dans votre pays d’accueil, vous ne serez que moins déstabilisé une fois arrivé sur place. L’anticipation est l’une des clefs. Vous pouvez par exemple vous occuper de l’administratif avant votre départ, cela vous offrira la possibilité de vous concentrer pleinement sur votre intégration une fois que vous serez installés dans votre nouveau pays de résidence.
Repensez votre carrière
Environ 80 % des conjoints « suiveurs » ont pour objectif de travailler pendant l’expatriation, mais ce n’est pas une mince affaire… Les démarches administratives sont souvent compliquées, notamment celles concernant l’obtention d’un permis de travail.
Si vous êtes européen et que votre déménagement a lieu dans un autre pays membre de l’Union européenne, les choses seront facilitées. En effet, en tant que citoyen de l’Union européenne, vous n’avez généralement pas besoin de permis de travail pour exercer une activité professionnelle. Toutefois, si votre profession est réglementée, c’est-à-dire une profession dont l’exercice est soumis à l’autorisation d’une autorité compétente et à la possession d’un diplôme ou d’une formation spécifiques (médecin, avocat, architecte…), vous pourrez avoir besoin de faire reconnaître au préalable vos qualifications professionnelles. Vous pouvez également commencer vos recherches en amont de votre arrivée. Il existe des plateformes, comme EURES, qui recensent un certain nombre d’offres d’emploi dans toute l’Union européenne.
Cependant, si vous déménagez dans un pays hors de l’Union européenne, les démarches administratives pourraient bien se compliquer. Être conjoint d’expatrié ne vous octroie pas le droit de travailler dans votre pays d’accueil. Vous devrez entreprendre des démarches administratives (souvent lourdes) afin d’obtenir votre propre permis de travail. Visa, candidatures, couverture sociale… les règles changent d’un pays à l’autre. Seul point commun : renseignez-vous avant de partir.
Si vous partez pour une expatriation de longue durée, un conseil précieux : apprendre la langue du pays, surtout si vous souhaitez travailler. En effet, vous en aurez probablement besoin pour passer des examens d’équivalence nécessaires pour que vos compétences professionnelles soient reconnues dans votre nouveau pays de résidence. Renseignez-vous sur la situation économique du pays et les opportunités qui pourraient être adaptées à votre profil.
Commencez également à scruter les sites d’emplois locaux ou cherchez des offres qui pourraient vous correspondre sur le portail de mobilité international de France Travail. Vous pouvez également vous rendre sur Permits Foundation (en anglais), une organisation indépendante à but non lucratif, qui vise à améliorer la réglementation des permis de travail et permettre aux conjoints d’expatriés de trouver plus facilement un emploi. Renseignez-vous également auprès de l’entreprise de votre conjoint, il est possible qu’elle dispose d’un programme d’accompagnement de recherche d’emploi, de logement ou encore d’aides financières dans le cadre d’une mobilité internationale.
Notez donc bien que le résultat de ces efforts n’est jamais garanti, et il s’agit avant tout de vous préparer aux difficultés. Ces difficultés sont d’ailleurs souvent les raisons pour lesquelles le conjoint de l’expatrié se trouve parfois dans l’obligation de mettre sa carrière sur pause quand il s’agit d’une expatriation temporaire. Libre à vous d’alors envisager ces années à l’étranger comme l’opportunité de terminer une thèse ou de vous lancer dans un projet qui vous tient à cœur – avez-vous pensé à l’entrepreneuriat par exemple ?
Une expérience enrichissante
Comment bien vivre sa place de conjoint d’expatrié ? Au-delà de toutes les préparations démarches administratives liées à l’expatriation, un départ à l’étranger se prépare également culturellement. L’important est donc d’anticiper les changements et son adaptation à une nouvelle culture. Lors de l’expatriation, vos repères sociaux disparaissent surtout si vous êtes dans la situation du conjoint « suiveur » qui n’a pas encore trouvé de travail dans le pays d’accueil. C’est pourquoi le conjoint doit planifier son expatriation en prévoyant, par exemple, de participer à des activités bénévoles ou artistiques afin de se bâtir de nouveaux repères sociaux et ainsi se sentir valorisé.
Vous l’aurez compris, l’expatriation est une expérience de vie qui vous ouvre à une infinité de possibilités tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Néanmoins, si vous êtes conjoint d’expatrié, n’oubliez pas qu’il s’agit d’un projet de couple. Même si l’un des deux conjoints bénéficie d’une opportunité professionnelle encadrée par son entreprise, il ne s’agit pas d’en oublier son partenaire. Suivre son conjoint en expatriation ne doit pas être un sacrifice, mais bien un projet de vie à deux (ou en famille). C’est pourquoi, il est recommandé de préparer son expatriation en amont pour la vivre la plus sereinement possible. Après tout, l’expatriation est l’occasion de s’ouvrir à de nouvelles expériences !
Quelques ressources supplémentaires pour les conjoints d’expatriés
Puisque subir l’expatriation de son conjoint n’est jamais une option saine pour un couple, ne tombez pas dans le piège de l’isolement social et professionnel. Pour vous aider, voici quelques sites où vous trouverez des conseils utiles, mais aussi des personnes dans la même situation que vous avec lesquelles échanger :
- Conjoint d’expatriés : le blog pour vous accompagner dans cette aventure pleine de défis
- Femme Expat : le site pour réussir son expatriation
- Expatclic : la plateforme pour toutes les femmes expatriées
- UFE : Union des Français de l’Étranger
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